GP d'ouverture 2006, La Jacques Gouin

LA JACQUES GOUIN 2006, La reprise

04:00, Lever, cela fait une heure et demie que je ne dors plus, tant le moment fut attendu, Enfin ca y est je vais REcourir, après deux ans d'interruption, je commencais à devenir fou!

Après avoir été malade toute la semaine et incertain jusqu'à la veille au soir, je me sens un peu mieux et donc décidé à prendre le départ, depuis le temps que je me prépare à rouler par tous les temps pour aujourd'hui : c'est parti!

Une fois sur place, je retrouve des souvenirs au moment de retirer les dossards, je suis un peu nostalgique, ce qui ne fait que regonfler mes batteries et le moral.

Vite changé et mon vélo prêt, je rejoins la ligne de départ. Pas besoin d'échauffement, le départ est neutralisé sur 13km, le temps de retrouver les sensations.

Avec 6'30" de retard sur les autres catégories enfin on nous laisse partir, je me replace vite devant pour montrer que je suis là et éviter les eventuelles chutes. Ca frotte un peu, freine, relance bref c'est la course qui s'annonce.

Au bord d'une petite ruelle défoncée, l'organisateur annonce "départ réel !" et BOUM me voilà déjà parti sans grande ambition mais ca faisait deux ans que ca me demangeait. Ca rentre et un autre y va, un peu plus sérieux, personne n'y va il est juste devant.

Km 18, première côte je suis très bien placé, je ne connais pas le circuit mais je sais que sur le haut ca risque d'être dur avec le vent de face alors je me met à bloc dans la bosse pour basculer en tête et ne pas louper le bon coup. A ma grande surprise on se retrouve en petit comité en haut derrière ca lutte déjà.

En haut, je visse pour garder l'écart. Après une courte descente on remonte un raidard comme annoncé et la déjà une grande partie de la course se joue. Je suis devant seul, j'ai les bonnes cannes alors j'appuie, ca tourne tout seul. Je me retourne et vois un gars revenir dans le vent et derrière un petit groupe de contre (env 20 coureurs), j'attends.

Une fois tous regroupés, je repars dans le vent, à l'instinct, je suis vraiment confiant et là c'est la bonne. Quatre gars reviennent au compte goutte, ca sera l'échapée du jour. Ca relaie bien au début mais certains pensent déjà à l'arrivée alors qu'il reste environ 80km!!! Après quelques explications tout rentre à peu près dans l'ordre. On remonte au fil de la course les différents paquets partis plus tôt. Je ne ménage pas mes efforts, je suis devant avec de bonnes sensations et c'est ma course de reprise, tout baigne.

Le vent ne nous fait pas de cadeaux, un coup trois quart, de face mais rarement de dos. Néanmoins, ca roule toujours.

Au km 70, 2 seniors A reviennent de nul part, ils ont dû batailler ferme pour rentrer bien qu'ils semblent en forme, ils redonnent un coup de fouet à l'échappée et nous voilà repartis a tourner comme au début.

Et comme la journée aurait été trop belle je commence a ressentir les premiers signes de crampes sans m'affoler, je dois pas être le seul à être dans le rouge. Plus l'arrivée approche plus l'entente devient tendue, ca roule en-dedans, hésitant...

A environ 5km de l'arrivée, un des revenants place une attaque, bêtement je ne réagis pas, il emmene avec lui un attaquant de la première heure, méritant, et c'est la bonne.

J'attends que sa ressorte, tout le monde est cuit, ca part mais sans conviction.

Un autre en met une bonne, on lutte pour rentrer surtout que personne ne veut prendre la poursuite en main. Finalement, à l'usure, on rentre sur le contre, ca devient tendu, bien que la victoire nous a définitivement échapée.

A moins de deux bornes, les jambes en feu, je tente de toute facon j'ai plus rien a perdre, je me met à bloc, derrière ca réagit, tant pis j'insiste.

Un seul semble revenir mais je lâche rien. Et nous voilà aux 500 derniers mètres pour la dernière côte, un mur. Mon poursuivant lâche prise peu à peu et durant un instant je reviens sur la tête de course vu que sa se regarde, mais rien n'y pourra, je fini troisième avec les crampes en prime et une joie intérieure très forte car même si j'avais de grands espoirs je ne pensais pas revenir si vite.

Bref, je ne vais pas anticiper la suite mais je suis déjà content et rassuré, alors que j'ai bien failli resté couché.

Il ne me reste plus qu'à attendre ma courageuse chérie, croisée durant la course qui au prix d'un effort remarquable bouclera la course à bout de forces mais elle l'à fait : BRAVO MA CHERIE!